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Le cahier de doléances en 1789

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Ces documents ont été créés par les assemblées des habitants des paroisses et les bailliages dans le cadre des états généraux du royaume de France de 1789. Convoqués par Louis XVI le 24 janvier 1789, leur ouverture se tient le 5 mai 1789. En préparation des travaux des états généraux, à l'échelle de chaque paroisse, les habitants appartenant au tiers état sont invités à rédiger un cahier des plaintes et doléances et à élire des députés pour les représenter lors de l'assemblée du bailliage. Cette dernière donne lieu à la synthèse des cahiers des paroisses en un nouveau cahier de doléances et à l'élection de députés pour les états généraux proprement dits, réunis à Versailles. La noblesse et le clergé se réunissent à l'échelle du bailliage pour élire leurs députés. Le bailliage de Blois et le bailliage secondaire de Romorantin envoient 8 députés à Versailles : deux du clergé, deux de la noblesse et quatre du tiers état.

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Le cahier de doléances de Courmemin

Rédaction des plaintes, doléances et remontrances de la paroisse de Saint-Aignan de Courmemin, faites par les habitants du Tiers-Etat, une assemblée convoquée à ce sujet dans les formes ordinaires le dimpanche premier jour de mars présente année 1789.

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Première demande - Les susdits habitants assemblés demandent et remontrent que tous les impôts soient réduits en un seul qui est celui de la taille : que la confection du rôle soit commise aux habitants de chaque paroisse comme l'année précédente, afin que chacun soit plus à portée de réclamer ses droits et se lever contre toute l'injustice qui pourrait être commise à son égard : que la liberté soit accordée à chaque paroisse de faire parvenir leur (sic) recette au trésor public sans frais ni le ministère d'aucuns officiers qui absorbent leurs honoraires et leurs immunités une majeure partie des impôts trop excessifs pour cette raison et cause l'extrême indigence du Tiers-Etat.

Moyens - Le moyen de cette exécution serait de lever la taille avec un taux accordé par Sa Majesté, afin de payer le total en quatre payements égaux, les propriétaires caution pour leurs fermiers ; de réunir plusieurs paroisses voisines qui joindraient leurs recettes et se chargeraient de les faire verser directement au trésor royal.

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Deuxième demande - Que le sel soit marchand, son impôt réuni à celui de la taille : cette denrée étant des plus nécessaires à la vie humaine n'est nullement susceptible d'abus ; il est de la dernière sensibilité que de pauvres travailleurs souvent chargés d'enfant se trouvent dans l'impuissance de se procurer et à leur pauvre famille le premier aliment qui est la soupe, étant rarement en état de payer une once de sel un sol ; il arrive donc souvent que le malheureux non seulement ne peut se procurer du beurre ni autre denrée de même espèce pour cette essentielle nourriture à sa subsistance, mais il se voit encore dans la dure nécessité de ne pouvoir donner de la soupe au sel et à l'eau qu'il regarderait comme un soulagement dans son extrême besoin ; en un mot, nous sommes dans le cas de vérifier que quantité de pauvres, tous les hivers et notamment le dernier, ont été réduits dans cette malheureuse indigente.

Moyens - La suppression des officiers des gabelles et de leurs indemnité remédierait à cette triste désolation.

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Troisième demande - La suppression des huissiers priseurs qui ont déjà ruiné plusieurs familles et laissent sans aucune ressource de pauvres orphelins. Dans cette paroisse il y en a deux, un de huit et l'autre de dix ans, n'ayant aucun parent en état de les nourrir, à la merci du public depuis dix-huit mois : leur fortune conjointement avec trois autres enfants d'un premier lit consistait en pauvres meubles et habits de leur père et mère : la vente que la justice de Romorantin en a exigée juridiquement a monté à la somme de 154 livres 5 sols et tous les frais à celle de 72 livres 17 sols 11 deniers : le surplus ayant liquidé les dettes contractées par leurs père et mère, il n'a pas resté un denier pour les orphelins, qu'on aurait pu trouver à placer avec la somme que les justiciers se sont réservée. Dans la même paroisseune autre vente de 290 livres a couté pour les frais 87 livres 4 sols.

Moyens - L'ancienne manière de procéder aux ventes était beaucoup moins dispendieuse : on en demande le rétablissement.

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Quatrième demande - L'établissement d'un bureau pour le soulagement des pauvres malades, et en même temps pour subvenir aux nécessités des malheureux, surtout pendant l'hiver que les travaux sont rares ou interrompus par les mauvais temps : alors on n'aurait pas la triste douleur de voir périr lentement et d'accablement une partie souvent de bons citoyens. A cet établissement on demande e,core la jonction de fonds suffisants pour l'entretien d'une sage-femme instruite : par ce moyen on préviendrait des malheurs fréquents qu'occasionnent des accouchements laborieux, souvent la mort de la mère et de son fruit.

Moyens - Les ressources se trouveraient suffisamment sur les fonds des communautés supprimées ou à supprimer.

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Procès-verbal

Date : 1er mars 1789

Président : Jean-Laurent Denis, syndic

Population : 80 feux

Comparants : Jean-Laurent Denis ; Pierre Caron ; Louis Guéroux ; Pierre Rondeau ; Claude Robin ; Pierre-René Denis ; Louis Rentien ; René Camus ; Jacques Poyade ; Jean Gautier ; Pierre Dhuime ; Louis Henry ; Jean Trigny ; Martin Boy ; Jean Cheneau ; Louis Plocquin ; Jean Bouché ; Etienne Leddet ; Barthélemy Bouché ; René Lépine ; Pierre Bonneau ; Sylvain Portier ; Claude Riollet ; Claude Avisseau ; René Coupechou ; Jean Marquet.

Députés : Pierre René Denis, syndic de la paroisse, et Laurent Rentien.

                           suivent 11 signatures.

Note :

Jean-Laurent Denis était sans doute le syndic de l'assemblée municipale et Pierre-René Denis, le syndic paroissial : l'un et l'autre ont signé le procès-verbal.

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